Jours ouvrés : est-ce le samedi est considéré comme tel ?

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Le Code du travail ne fournit aucune définition explicite du samedi en matière de jours ouvrés, mais plusieurs conventions collectives l’intègrent systématiquement dans leur calcul hebdomadaire. Malgré une pratique majoritaire qui exclut le samedi des jours ouvrés dans certains secteurs, certaines entreprises continuent pourtant de le compter, créant des écarts notables dans la gestion des absences.

Cette différence d’interprétation peut impacter directement le calcul des congés payés, la pose des RTT ainsi que le traitement des jours fériés. Les règles appliquées varient selon le secteur, la convention collective ou l’usage propre à l’entreprise.

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Jours ouvrés et jours ouvrables : quelles différences pour les salariés ?

La frontière entre jours ouvrés et jours ouvrables n’a rien d’anodin pour les salariés. Ce sont ces deux notions qui dictent la manière dont s’organisent absences, congés et planning. Un jour ouvré correspond à un jour de travail effectif, le plus souvent du lundi au vendredi. À l’inverse, un jour ouvrable recouvre tous les jours de la semaine, excepté le dimanche et les jours fériés chômés par l’entreprise.

Dans la pratique, cette distinction façonne le quotidien. Pour un salarié à temps plein, la différence de traitement entre jours ouvrés et jours ouvrables va peser sur le calcul des congés et leur solde. Selon la convention collective ou l’accord d’entreprise, certains salariés bénéficient de cinq jours ouvrés, d’autres de six jours ouvrables par semaine. À la clé : une variation du nombre de jours de congés acquis et du reliquat à prendre, parfois source d’incompréhension.

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Voici ce qui différencie concrètement les deux notions :

  • Jours ouvrés : jours travaillés dans l’entreprise, généralement du lundi au vendredi.
  • Jours ouvrables : tous les jours de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés chômés.

Ce mode de calcul influe sur le nombre de jours d’absence déduits lors des congés. Un salarié avec 30 jours ouvrables en solde pourra s’absenter six semaines, tandis que celui dont les droits sont exprimés en jours ouvrés n’en comptera que cinq. Cette distinction n’est donc pas qu’une affaire de vocabulaire : elle conditionne l’équilibre entre temps de travail et repos, impacte la gestion RH et la planification des absences au sein de chaque entreprise.

Le samedi : un cas particulier dans la gestion des congés payés

Le samedi occupe une place ambiguë dans le monde du travail. Lorsqu’il s’agit de calculer les absences, tout dépend des règles internes à l’entreprise : certains établissements l’incluent dans le calcul, d’autres l’ignorent. Le choix entre jours ouvrés et jours ouvrables change la donne.

Si l’entreprise applique la règle des jours ouvrés (du lundi au vendredi), le samedi ne pèse pas dans la balance : il n’est pas décompté. En revanche, si le calcul s’effectue en jours ouvrables, le samedi s’ajoute systématiquement aux jours déduits, même pour les salariés qui ne travaillent jamais ce jour-là. Concrètement, partir en vacances du lundi au lundi suivant consommera six jours de congés et non cinq.

Ce traitement du samedi découle de la définition légale du jour ouvrable, qui inclut tous les jours sauf le dimanche et les jours fériés chômés. Pour les salariés à temps plein, cet état de fait a un impact réel sur la durée des vacances, notamment lors des périodes de vacances scolaires ou estivales.

En entreprise, les services RH doivent composer avec cette différence de décompte. Selon le mode choisi, le samedi devient un enjeu d’équité et de transparence pour les salariés. Une vigilance accrue s’impose : le mode de calcul adopté conditionne la perception des droits, la planification collective et la sérénité sociale au quotidien.

Comprendre le calcul des congés : jours chômés, jours de fractionnement et impact sur vos droits

La mécanique du calcul des congés ne se limite pas à additionner les absences. Elle met en jeu plusieurs paramètres : distinction entre jours chômés, fractionnement des congés et prise en compte du temps de travail effectif. Que l’on soit à temps plein ou à temps partiel, chacun se retrouve confronté à ces subtilités.

Pour clarifier, voici les principaux éléments pris en compte dans le calcul des congés :

  • Les jours chômés correspondent aux jours où l’activité cesse : dimanches, jours fériés légaux, ou jours spécifiquement non travaillés dans l’entreprise.
  • Le fractionnement entre en jeu quand un salarié répartit ses congés en plusieurs périodes distinctes ; il peut ainsi bénéficier de jours supplémentaires, selon ce que prévoit le code du travail ou les accords collectifs.
  • Le mode de décompte (jours ouvrables ou ouvrés) modifie la façon dont le samedi est pris en compte dans le solde de congés restant sur l’année.

Par défaut, le calcul des congés en jours ouvrables s’applique, sauf disposition plus avantageuse dans la convention collective. Cette règle a des conséquences concrètes : une absence commençant ou finissant un samedi entraîne le décompte de ce jour, même si le salarié ne travaille jamais ce jour-là. De même, un jour férié situé durant un congé n’est pas déduit du solde si ce jour est habituellement chômé dans l’entreprise.

Quant au fractionnement, il répond à des règles précises : si la totalité du congé principal n’est pas prise entre le 1er mai et le 31 octobre, le salarié peut obtenir des jours supplémentaires, sous réserve d’un accord collectif ou d’un usage d’entreprise. Ces subtilités font du suivi des congés un véritable exercice de précision, où chaque jour compte.

jour ouvré

Ce que disent la loi et les usages en entreprise sur le décompte du samedi

Le Code du travail est sans équivoque sur la notion de jours ouvrables : ce sont tous les jours de la semaine à l’exception du dimanche et des jours fériés chômés par l’entreprise. Le samedi, par conséquent, est intégré au décompte des congés payés là où s’applique le régime des jours ouvrables. Un salarié posant une semaine complète verra donc six jours soustraits de son solde, du lundi au samedi inclus, indépendamment de son emploi du temps.

La jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation (Cass. Soc.) va dans le même sens : l’absence de travail effectif le samedi n’exclut pas ce jour du calcul, sauf mention claire dans la convention collective. De nombreuses entreprises, toutefois, adaptent cette règle via un accord collectif ou par l’usage, en particulier si la semaine de travail se limite à cinq jours. Dans ces cas, le décompte des congés s’effectue alors en jours ouvrés, ce qui met le samedi hors jeu.

Ces différences s’expliquent par la capacité donnée aux partenaires sociaux d’aménager le système de calcul. Le choix entre jours ouvrés et jours ouvrables a des répercussions immédiates sur le nombre de jours de congés déduits. Avant de planifier vos absences, il vaut donc mieux scruter attentivement la convention collective et les accords d’entreprise : la règle générale ne fait pas toujours loi, et des régimes plus avantageux existent parfois, pour peu que l’on prenne le temps de les vérifier.

Finalement, derrière le calcul du samedi, c’est toute la gestion des temps et des droits qui se dessine. À chacun de vérifier la règle qui s’applique, car une semaine de repos ne pèse pas toujours le même poids selon la colonne choisie. Le samedi, ce discret faiseur de différences, continue d’alimenter débats et stratégies RH, et il n’a pas fini de le faire.