Un chiffre brut, sans fard : chaque année, le CAE ouvre la porte de l’emploi à des milliers de profils laissés sur le bord du chemin. Ce n’est pas un simple contrat, mais un filet tissé serré entre secteur non marchand, État et candidats en quête de nouvelle chance.
Le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) relève d’un régime spécifique réservé au secteur non marchand, avec des critères d’éligibilité distincts et des modalités de financement qui diffèrent des contrats classiques. L’attribution d’un CAE dépend de l’accord préalable de l’État et s’inscrit dans une politique d’insertion professionnelle visant des publics éloignés de l’emploi.
Certaines structures bénéficient d’une procédure allégée pour l’embauche rapide en CAE, sous réserve de remplir des conditions précises et de respecter un calendrier strict. Les employeurs doivent composer avec des démarches administratives encadrées et des obligations contractuelles précises concernant l’accompagnement du salarié.
CUI-CAE : un levier accessible pour l’embauche en apprentissage
Le contrat unique d’insertion-contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) trace un chemin privilégié pour accélérer l’embauche dans le secteur non marchand. Ce dispositif vise à favoriser l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi tout en leur offrant une mise en situation professionnelle concrète par l’apprentissage. À la clé : une exonération partielle des cotisations patronales, un soutien financier qui compte pour l’employeur, et un parcours sécurisé du côté salarié.
En pratique, le contrat cui cae repose sur une dynamique partenariale : l’association, la collectivité ou la structure de l’économie sociale et solidaire candidate auprès de France Travail (ex-Pôle emploi) ou du conseil départemental, selon le public concerné. Si le dossier est bien construit et les besoins du territoire identifiés, la validation administrative ne tarde jamais vraiment.
Voici ce que ce double dispositif met en jeu :
- Contrat d’apprentissage et contrat d’accompagnement se combinent pour proposer une formule flexible.
- Le salarié profite d’un accompagnement poussé et d’un temps de travail pensé pour concilier formation et expérience concrète.
- L’employeur, de son côté, bénéficie d’un allègement sur la masse salariale, dans une philosophie emploi cui cae où l’acquisition de compétences prend toute sa place.
La mise en situation professionnelle se structure autour de l’alternance, d’un suivi individuel, de la possibilité de passer par la validation des acquis de l’expérience (VAE) ou encore de découvrir différents métiers via les PMSMP (périodes de mise en situation en milieu professionnel). Ce contrat d’insertion, strictement encadré, s’impose désormais comme une réponse concrète aux tensions sur certains métiers et un tremplin vers une qualification reconnue.
Quelles conditions et profils pour bénéficier du contrat d’accompagnement dans l’emploi ?
L’accès au contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) n’a rien d’automatique. La sélection s’adresse à des publics ciblés : demandeurs d’emploi inscrits de longue date, bénéficiaires du RSA, jeunes sans diplôme, personnes en situation de handicap ou seniors éloignés du marché du travail. L’enjeu : ouvrir une voie réelle vers l’insertion pour ceux que le marché classique ignore.
Pour accueillir ces salariés, seules les structures du secteur non marchand ont la main : associations, collectivités, établissements publics. La réglementation s’impose à tous, avec une rémunération qui ne descend jamais sous le SMIC, voire le minimum conventionnel selon les cas. Le contrat de travail prend généralement la forme d’un CDD renouvelable, parfois d’un CDI. Quant à la durée, elle s’ajuste au projet et au parcours du salarié, sans dépasser 24 mois (des exceptions restent possibles).
L’accompagnement se construit sur mesure : un tuteur ou un maître d’apprentissage guide le salarié dans sa mise en situation professionnelle. Les compétences acquises peuvent être validées, notamment grâce à la VAE. L’ensemble du dispositif reste cadré par les articles du code du travail, de l’embauche à la sortie du contrat.
Pour y voir plus clair, voici les principaux critères à retenir :
- Employeurs éligibles : uniquement le secteur non marchand.
- Profils ciblés : personnes éloignées de l’emploi, bénéficiaires de minimas sociaux, jeunes à faible niveau de qualification.
- Rémunération : au moins le SMIC ou le minimum conventionnel.
- Durée : jusqu’à 24 mois, avec renouvellement sous conditions.
L’équilibre entre accompagnement social et expérience professionnelle fait la force du CAE. Le salarié avance dans un projet solide, l’employeur s’engage dans une démarche responsable sous le regard attentif d’un cadre réglementaire précis.
Les étapes clés pour recruter rapidement un apprenti en CUI-CAE
Repérer la bonne personne, c’est la première marche. L’efficacité d’un recrutement en contrat d’apprentissage via le dispositif CUI-CAE débute par une définition claire des besoins et du poste. Les candidats éligibles – jeunes en difficulté, demandeurs d’emploi, sont souvent identifiés en lien étroit avec France Travail ou les missions locales.
Puis vient la phase d’échange avec le service public de l’emploi. Un conseiller valide l’éligibilité du poste et vous guide dans la formalisation du contrat d’accompagnement dans l’emploi. Préparez tous les éléments nécessaires : fiche de poste, plan de formation, désignation du maître d’apprentissage, convention avec le CFA.
La signature du contrat d’apprentissage suit trois étapes bien identifiées :
- Rédaction du contrat de travail, en précisant la nature CUI-CAE et la durée envisagée.
- Transmission du dossier à la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) pour validation administrative.
- Enregistrement auprès de l’Agence de services et de paiement (ASP), qui assure le traitement des aides financières et le suivi des versements.
Ce parcours donne droit à une exonération de cotisations patronales et à un accompagnement sur mesure. Dès que le contrat est validé, l’alternance s’enclenche : le salarié entre en formation et s’intègre rapidement dans l’équipe. Les organismes de formation et les OPCO épaulent l’entreprise et l’apprenti pour garantir une progression fluide.
La rapidité dépend donc de la maîtrise de ces différentes étapes. Les services publics, en simplifiant la procédure, rendent possibles des embauches en quelques semaines seulement, une fois le candidat retenu et le projet ficelé.
Des démarches administratives simplifiées pour faciliter votre recrutement
Le contrat d’apprentissage sous CUI-CAE s’inscrit dans une logique de simplification continue. Les employeurs du secteur non marchand y gagnent en réactivité. Là où les démarches ressemblaient à un véritable labyrinthe, la digitalisation a tout changé. Désormais, un seul interlocuteur : France Travail, qui pilote l’accompagnement de l’offre d’emploi à l’éligibilité du candidat.
Le dépôt du contrat de travail se limite à quelques justificatifs : pièce d’identité, convention de formation, fiche de poste. Plus de paperasse dispersée : tout s’effectue en ligne, via une plateforme unique. La DREETS vérifie la conformité et rend sa décision en quelques jours. Résultat : le délai passe souvent sous la barre du mois.
La gestion sociale suit la même dynamique : affiliation à la sécurité sociale ou à la MSA selon l’activité, inscription à la mutuelle, la prévoyance, déclaration auprès de la caisse de retraite complémentaire… Chacune de ces formalités s’inscrit dans un processus accéléré, souvent automatisé. Les OPCO prennent le relais pour la prise en charge de la formation, dès réception du contrat.
Pensez à ajuster le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels) et à organiser le suivi du jeune en formation. Les démarches liées, par exemple, au transport ou à la VAE (validation des acquis de l’expérience) s’intègrent sans accroc dans ce mouvement de simplification, pour une intégration sans heurt du nouvel apprenti.
En somme, chaque étape du recrutement en CAE gagne en clarté et en rapidité. Quand la paperasse cesse d’être un frein, le chemin vers l’emploi se dégage, et pour beaucoup, une nouvelle trajectoire devient enfin possible.


